• d’après une phrase de Marcel PAGNOL  « Je suis né dans la ville d’Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres,  au temps des derniers chevriers »  (La Gloire de mon Père)

    1er fragment :
    J’ai appris que le « Garlaban », montagne sacrée pour les Aubagnais, était à nouveau investi par des troupeaux de chèvres comme au siècle dernier. Marcel PAGNOL lui-même n’aurait pu imaginer pareil retournement.
    Ces chevriers des temps modernes, les guident, les déplacent selon les espaces à occuper pour débarrasser nos collines d’une végétation luxuriante certes mais envahissante.
    Cette nouvelle pastorale réjouit les habitants qui voient là une solution favorable à la lutte contre les incendies, mieux qu’un débroussaillement intensif qui se traduit parfois par le saccage  de nos forêts.


    2ème fragment :
    Certaines collines aubagnaises subissent  une véritable transformation. Désormais de tout petits sentiers se dévoilent, s’offrent à nos promenades alors qu’avant ce nouveau pastoralisme ils demeuraient cachés, comme oubliés, envahis par les chênes-kermès,  la salsepareille.
    Quel plaisir  au détour d’un chemin, de croiser un troupeau, son berger,  ses chiens, décor qui s’ajoute à la merveilleuse nature qui aurait pu inspirer Virgile.

    Suite rédigée par Josette :
    Joël et Maria arrivent de Lyon ; ils ont quitté a ville ; ils ont parcouru la distance en stop. Connaître la Provence, vivre dans la nature, c’est leur besoin, leur envie,  leur but.3
    Des amis aubagnais leur ont parlé de pastoralisme dans le Garlaban. Ils vont les héberger en attendant qu’ils trouvent un cabanon,  quelques chèvres  ;  tout est possible.

    Bernadette   -   22  mai  2014


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  •  Autour de l’olivier,
    Avec les mots : verdure, torturé, imposant, majestueux, sculpté, solitaire, jardin, racé, enraciné, superbe, robuste, fort, vert-gris, feuillage.

    -    Vieux solitaire
    -    Majestueux au jardin
    -    Imposant, racé

    -    Robuste et fort
    -    Inconditionnel du temps
    -    Beauté du jardin

    -    Joie estivale
    -    Promesse de récolte
    -    Tes fleurs écloses

    -    Torturé parfois
    -    Longévité certaine
    -    Présage de vie

    -    Feuillage discret
    -    Que la brise fait chanter
    -    Au soleil d’été

    -    Vieux centenaire
    -    Noueux,  mais toujours debout
    -    Superbe en sagesse




    Printemps : mots tirés au sort

    -    Rencontre du temps
    -    Au loin, déjà se lève
    -    Le brouillard matinal

    -    L’oiseau prend son vol
    -    Le prunier offre ses fleurs
    -    Douce vision

    -    Le printemps est là
    -    Comment ne pas écrire
    -    La douceur ressentie

    -    Verdure, fleurs, fruits
    -    Etapes de la vie
    -    Qui passe et s’enfuit


    Décors familiers,
    Avec les mots : maison, fontaine, rue, commerces, place, souvenir, village, chaleur, cours, passants, soleil.

    -    Village calme
    -    Evocation d’enfance
    -    Pensées nostalgiques

    -    Sous l’ardent soleil
    -    La fontaine d’eau fraîche
    -    Apaise  la chaleur

    -    Au coin de la rue
    -    La maison familiale
    -    S’offre à mon souvenir

    -    Le cours embaumé
    -    Des senteurs de lavande
    -    Retient les passants

    -    Etals colorés
    -    Des marchés de Provence
    -    Tels que souvent décrits

    -    La place ensoleillée
    -    Reprend son air de fête
    -    Les commerçants s’affairent.


    Bernadette – 15 mai 2014

     


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  • Premier éclat d’un soleil
    Enfin doux et chaud
    La fontaine chante
     
     
    Gais bébés poussettes
    Ils sont deux ; non ils sont quatre
    En balade du matin
     
     
    Bonjour, que fais-tu ?
    Je cherche des mots, vois-tu
    Ou les trouves-tu
     
     
    Dis-moi, si tu veux
    Dans tes nouvelles, dans tes yeux
    Ou dans ce ciel bleu
     
    Josette
     


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  • Sur la mer, l'orage

    Flic, floc de pluie et de flammes

    Transe des vagues.

     

    Soir d'été oublié

    La brise soulève l'herbe dorée

    Dialogue de lucioles.

     

     

    Rues du village

    Ourlées d'ocres façades

    Étroites animées.

     

    Commerces fermés

    Bars aux terrasses ensoleillées

    Gangrène d'autos.


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  • Rues aux ocres façades

    Rues aux maisons de vigne-vierge

    Rues aux portes ancestrales

    Rues d'herbes folles perçant le macadam

    Rues qui grimpent vers la colline

    Rues-escalier aux rampes fer-forgé

    Rues aux terrasses ensoleillées

    Rues où l'on musarde

    Rues où l'on se pose, au pied d'un vieil olivier


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  • Tout petit oiseau

    Au coeur des bambous en fleurs

    Un air de printemps

     

    Chant des cigales

    Souffle dans les grands pins

    Doux parfum d'été

     

    Feuille sur le torrent

    Dérive en surnageant

    Et coule en arrivant

     

    L'aile de l'enfant

    Traverse les noirs nuages

    Vision d'espoir


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  • Gigi rencontre Bernard

    Alternance des points de vue narratifs - Jean-Paul - 20/03/2014En sortant de la menuiserie, Gigi remonte la sangle de la sacoche de gros cuir qui commençait à glisser de son épaule. Il transporte en permanence avec lui les outils du grand-père Giaccomo, il les préfère à ceux de l’atelier. Dans chaque éraflure de leurs manches il sent la main qui a travaillé un demi-siècle plus tôt.

    Ce soir encore il prend le bus sur l’avenue de la Capelette pour descendre en ville. Au terminus de la Préfecture il continue à pied par la rue de Rome et Noailles. Depuis que Miguel lui a présenté ses amis anarchistes, Gigi passe régulièrement au local de la CNT, au-dessus de la Gare de l’Est. Il se passionne pour les discussions sans fin sur la Guerre d’Espagne, la Révolution russe, il découvre Bakounine, Durutti et des idées qui n’ont jamais franchi le seuil de la maison familiale où l’on admire plutôt Staline, Maurice Thorez et Jacques Duclos.

    Au local, il est accueilli par un homme qu’il ne connaît pas encore. Les présentations sont vite faites : Salut ! Salut, je suis Bernard. Moi c’est Jean-Jacques mais on me dit Gigi. Ah, c’est toi le fameux Gigi, Miguel m’a parlé de toi ! Devant Bernard, la table est couverte de photos grand format. Gigi voit des formes mais ne comprend pas de quoi il s’agit. Bernard a saisi son regard et perçu son incompréhension. Il lui explique qu’il est photographe au Port de Marseille. Les agrandissements qu’il est en train d’examiner représentent les graffitis peints par les ouvriers des chantiers sur les murs des bassins de carénage. Il y a aussi des marques laissées par les marins de tous les pays du monde qui s’ennuient à Marseille pendant les travaux. Gigi voit ça comme des peintures abstraites.

     

    *

    *       *

     

    Bernard rencontre Gigi

     

    Alternance des points de vue narratifs - Jean-Paul - 20/03/2014Bernard a ouvert le carton à dessins, il en a sorti des photos, agrandissements 30 x 40 qu’il étale sur la table.

    Ce soir il tient la permanence au local de la CNT mais il doit travailler sur ces photos qu’il va exposer dans deux jours sur les murs du hall du Port Autonome, à La Joliette. Il aura juste assez de la journée de demain pour refaire les tirages qui ne le satisfont pas encore complètement.

    L’œil rivé au compte-fils posé sur une image, il n’a pas vu entrer le jeune homme qui se tient devant lui. C’est quand l’autre le salue qu’il relève la tête. Le garçon n’a pas l’air bien vieux mais il n’a pas le style de ceux qui fréquentent les lieux : veste de travail, chaussures de sécurité. Bernard se dit que la sacoche de vieux cuir à l’épaule de ce gars ne doit pas contenir des livres et des cahiers. Du temps des présentations, Bernard poursuit son examen. Une masse de chevaux noirs, des yeux d’un bleu très clair se détachant sur la peau mate du visage. Sans savoir pourquoi, Bernard se dit que celui-là a sûrement oublié d’être bête. Miguel lui a parlé d’un jeune de la menuiserie et tout le bien qu’il en a dit ne semble pas exagéré. Et pour que Miguel se laisse aller à un compliment... Bernard suit le regard du garçon, fixé sur les photos avec l’air de n’y rien comprendre. Il apprécie ce regard, cette attention, il sent des fourmillements sur son cuir chevelu. Il se dit que cette rencontre sera importante pour lui.

    Jean-Paul


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  • Les soirées avec Claire se succèdent.

    Elle arrive chaque semaine, les bras chargés de livres et de journaux. Gigi dévore tout : la guerre d'Algérie, les évènements de mai 68, les Mille et une Nuits, les découvertes de Darwin...

    Tout le passionne.

    Il découvre ; tant de lieux à connaître, tant d'évènements à vivre.

    Et lui, il est là, dans son petit atelier de la rue Brochier. L'envie d'en faire craquer les murs, d'élargir son horizon, de partir!

    Un soir, Claire lui dit :

    - Je t'apporte des témoignages. Ce sont les entretiens avec deux personnalités qui commencent à être connues en Nouvelle Calédonie:

    Jacques Lafleur, homme politique. Il a fondé, il y a trois ans la Société le Nickel à Ouaco dans la province Sud.

    Jean-Marie Tjibaou, militant indépendantiste : il vient d'écrire une thèse sur La société kanak dans le monde moderne.

    Nouvelle Calédonie, Ouaco, kanak...

    Voilà : le mot partir n'est plus vide, le mot partir a un sens, le mot partir a une destination.

    -Dis, Claire, tu pourrais trouver des docs un peu plus précis sur l'usine de nickel, sur les kanak ,

    _Rien de plus facile : j'ai un cousin qui a une agence d'information là-bas. Ecoute, il est minuit ici. Là-bas, la journée commence. Si on appelait Jean-Luc tu aurais tous les renseignements.

    -Giuletta,on peut appeler mon cousin en Nouvelle Calédonie ?

    -Je te rembourserai la communication, dit Gigi.

    Ca sonne dans le bureau de l'agence?...

    -Jean-Luc doit être en reportage quelque part. On recommencera, promet Claire. 


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  • Giuletta a compris que chez ses parents, Gigi n’était plus à l’aise : chaque conversation aboutissait à un désaccord entre Gigi et son père. Mieux valait prendre de la distance. L’appartement de Giuletta n’est pas bien grand : deux pièces dans la rue du Théâtre Français ; Elle a un divan dans l’alcôve : elle peut accueillir son frère ;

    Alors les soirées deviennent des moments agréables.

    Quelquefois, une amie de Giuletta, Claire, vient passer une heure ou deux avec eux. Elle a pu continuer ses études : elle va au lycée Thiers, tout près, là, au bout de la rue.

    Claire et Giuletta sont amies depuis l’école : même âge, elles ont été dans la même classe depuis l’école maternelle. Puis est venue la séparation : Giuletta a passé le Certificat d’Etudes , est entrée à l’Ecole Professionnelle section couture. Elle travaille dans un atelier de mode. Claire est allée au collège puis au lycée

    Mais l’amitié est restée et les occasions de se rencontrer toujours recherchées, toujours vécues avec joie, surtout depuis que Giuletta habite rue du Théâtre Français tout près du lycée où Claire est étudiante ;

    Justement, ce soir, elle est chez elle :

    « C’est mon frère, Gigi, tu le reconnais ? »  dit Giuletta quand entre un jeune homme brun aux yeux bleus. Claire ses souvient l’avoir aperçu quelquefois, mais entre filles et garçons la distance était sévèrement tenue !

    La conversation s’engage pendant que Giuletta prépare un petit souper.

    Gigi est attentif : Claire raconte les cours de philo du lycée, les livres qu’elle lit en ce moment et qu’elle va emprunter à la Bibliothèque.

    «  Tu sais, je peux prendre des livres pour toi, si tu veux et on pourra en discuter après. »

    C’est, pour Gigi, comme si des nuages amoncelés s’écartaient pour découvrir l’immensité du ciel.

    Gigi ressent la soif d’apprendre, de réfléchir, d’approfondir les idées dont il débat avec ses amis anarchistes.

    Il découvre les possibilités, les envies qu’il a en lui depuis longtemps et que Claire va lui permettre de réaliser.


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  • Un matin, en se rendant à l’atelier, Gigi aperçoit à la station du tram un ancien camarade du collège de St Loup. Il ne l’avait jamais revu. Souhaitant lui parler, il traverse la route, mais à ce moment-là, le tram démarre emportant l’ami qu’il a furtivement entrevu.

    De son côté, Christian a vu Gigi, quelques secondes les a séparés.Il a eu le temps de remarquer qu’il portait un bleu de travail, un béret et que son épaule supportait ce qui paraissait être une caisse à outils. Il était donc ouvrier lui qui avait tant de faciliter pour l’étude. Il regrettait de ne pas avoir entretenu de relations avec cet adolescent brillant qui avait l’air parfois un peu triste mais aux yeux si pétillants. Il se souvenait vaguement de sa famille, modeste qui n’avait sûrement pas pu lui assurer une jeunesse étudiante. Etait-ce possible ? Lui dont le potentiel intellectuel était si prononcé. Il n’avait donc pu faire de sa vie ce dont il rêvait, car des rêves il en avait.

    Gigi souhaite retrouver Christian. Le lendemain, il quitte la maison plus tôt, se rend à la station et voit enfin celui qu’il cherchait. Habillé comme un monsieur, une serviette en cuir à la main, il n’est certes pas un ouvrier. Il l’aborde, Christian le reconnaît. Le temps leur manque pour remonter le cours du passé. Ils décident de se rencontrer le soir même, non loin de là où Christian habite un petit appartement.

    Retrouvailles heureuses, Christian accueille avec joie Gigi. Ils évoquent quelques souvenirs de collégiens puis les questions fusent. Gigi le premier interroge son ami sur ses activités. Christian lui révèle simplement qu’après le collège, il est entré au lycée à Marseille puis a fait de solides études et maintenant il est ingénieur aux Moteurs Baudouin.

    A son tour Gigi est interrogé par son ami, lui parle de son métier qu’il aime, mais qu’il a choisi contraint et forcé, ses parents trop modestes ne pouvant lui offrir rien de mieux qu’un bon apprentissage, en lieu et place d’une instruction dont il rêvait pour entrer dans un Bureau d’Etudes.

    Christian est ému par cette confession. Il veut persuader Gigi que rien n’est perdu, qu’il est encore temps pour commencer une nouvelle vie. Il lui promet de lui indiquer la marche à suivre et de l’aider.


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  • Une fois encore, Jean-Jacques écoutait son grand-père lui raconter sa vie, comme si c’était la première fois. C’était une véritable épopée que Giacomo avait vécue lorsqu’il avait décidé de quitter son Italie natale, il y avait bien longtemps de cela, pour venir à Marseille et s’y installer dans les années 30.

    Mais voici qu’aujourd’hui ce récit n’avait pas la même saveur, il le « prenait aux tripes ». Il réalisait soudain que lui aussi était un BALDINI et qu’il souhaitait dans quelques décennies pouvoir raconter à ses petits-enfants, un épisode de son existence qui avait changé le cours de sa vie !

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  • Voici la fiche personnage concoctée collectivement pour notre Gigi.


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  • L’appartement de la rue de Joux à Pontarlier est vaste mais il y fait si froid que toute la famille dort dans la même chambre. La porte donne sur la cuisine et demeure ouverte en permanence pour laisser entrer la chaleur dispensée par la cuisinière à feu continu Arthur Martin.

    Il y a le grand lit des parents dont on entend le matelas souffler la nuit sous le retournement d’un corps. Il y a le petit lit et son gros édredon sous lequel dorment les deux enfants, frère et sœur, pour se tenir chaud. Une lourde commode au dessus de marbre et une armoire à glace occupent le reste de l’espace.

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  • C'est l'heure du coucher.

    L'installation électrique est sommaire.

    Les grands escaliers sont bien sombres ; le dortoir, obscur...

    ...Les rires en sautant d'une marche à l'autre : on ne s'est pas tout dit : encore des confidences et des histoires à se raconter avant d'arriver à la porte du dortoir.

    La première d'entre nous va donner de la lumière. Machinalement, tout en continuant à parler avec celle qui la suit, elle approche sa main de l'interrupteur.

    Et sa main se pose...sur une autre main !!!

    Au hurlement qu'elle pousse, nous dégringolons les escaliers sans même chercher à savoir la cause de l'effroi.

    La lumière s'allume : un grand éclat de rire : Jeannette, dans l'obscurité, était montée la première et nous attendait, la main sur l'interrupteur!


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  • Le dortoirCombien  étions-nous dans ce dortoir ? douze ? quinze ?

    C'était dans un château : le château de Maisonseule, dans l'Ardèche. Il hébergeait la colonie de vacances de Saint Marcel.

    Un vrai château ! avec ses quatre tours, son donjon, ses grands escaliers qui conduisaient aux dortoirs aménagés sous l'immense charpente. C'était en 1943.

    Par les ouvertures sans vitrages, on pouvait regarder les forêts de châtaigniers et de mélèzes du Vivarais.

    Nous couchions sur des planches alignées sur un cadre : c'étaient nos lits, confectionnés à la va vite le jour même de notre arrivée. Les planches non clouées claquaient au moindre mouvement où, même, sortaient de leur cadre quand, pendant la journée, deux ou trois d'entre nous, les avions discrètement disjointes pour ...rire quand la collègue se retrouvait couchée par terre ! Les paillasses remplies de la paille donnée par le fermier crépitaient au moindre mouvement.

    Sur les poutres de la charpente, on entendait progresser à petits sauts, Tarzan, un énorme rat qui venait, régulèrement observer notre sommeil en grignotant. 


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  • De toutes les chambres où j’ai posé mes valises, ma préférée est ma chambre de jeune fille, c’est celle qui a le plus compté pour moi dans cette période de ma vie ; peut-être parce que je l’ai longtemps attendue, espérée. Elle avait été précédemment celle de mes frères de douze et dix ans mes aînés, puis celle de ma grand-mère, infirme.

    Située en banlieue marseillaise, au deuxième étage de notre maison dans un appartement dit « marseillais », elle était exposée au soleil levant. Par la fenêtre, je voyais mes chères collines et le pré verdoyant où le métayer de la propriété voisine faisait paître son troupeau de vaches.

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  • Moi dans l'histoire... Bernadette - 06/02/2014MARSEILLE

    INCENDIE DES NOUVELLES GALERIES

     

    Narration d’un historien

    L’épaisse fumée noire qui s’élevait du grand magasin marseillais « Les Nouvelles Galeries » en ce vendredi 28 octobre 1938 n’était pas sortie d’une légende ni d’une fiction. C’était bien de l’incendie de cet édifice qu’il s’agissait.

    Le feu s’est déclaré au premier étage vers 14 h 30 à l’heure où le magasin reçoit sa clientèle de l’après-midi. Il gagne très rapidement les étages supérieurs. Les pompiers sont sur place mais leur matériel est insuffisant ; cependant ils sortent de leur situation périlleuse quelques hommes et femmes, en recueillent quelques autres dont la chute est amortie par des tapis tendus. Des renforts ont été demandés aux villes de la région.

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  • 1878: la fondation du Cercle du Progrès-" Le grand père rentre bien tard, ce soir ! Si tu allais à sa rencontre "me dit la grand mère Victorine.

    Je remonte la Rue du Château, et je les vois, tous, mon grand père et ses collègues, attablés, à la terrasse du bar, en face.

    Ils avaient l'habitude de se retrouver après leur journée de travail : l'un rentrait de ses champs ; l'autre descendait de l'usine du Paradou ; d'autres quittaient leurs ateliers ou leurs  boutiques. Ils étaient une douzaine.

    Mon grand père me voit :

    -" Viens, petite ; rentre et écoute bien

    Mon grand père, Joseph Garcin dit :

    -" Il y a, sur la place, une vieille maison à vendre. Si on s'y mettait tous pour l'acheter, on aurait, au moins, un endroit pour se retrouver, pour discuter, pour décider de ce qu'on pourrait faire pour notre village."

    Alors, on fait une association. On a dit qu'on l'appellerait "Le Cercle du Progrès Démocratique" Ce sera un lieu de rencontres familiales. Il faut mettre, aussi, qu'on y nommera et respectera les valeurs républicaines...

    Toi, l'instituteur, tu nous écriras tout ça, comme il faut.

    Et le grand père m'a prise par le bras :

    -"Il faut se dépêcher : la grand mère Victorine a dèjà du mettre la table."


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  • Lieu: ville de Reims

    Liste d'évênements: le baptême de Clovis, le sacre de Charles VII (ou un autre?) amené là  par Jeanne d'Arc, l'invention du champagne par Don Pérignon, et après le goupillon: le sabre, avec les bombardements de 1914 puis de 1940.

     

    Reims 1914. Je suis assise devant la petite maison où ce qu'il reste de la famille s'est regroupé. Le temps de ce mois de novembre est rigoureux et, faute de bois, l'intérieur est glacial. Alors autant se serrer sur le banc pour profiter du pâle rayon de soleil qui rosit la ville, de l'autre côté du canal.

    Les hommes sont partis au front, pas la fleur au fusil comme le disent certains, mais la rage au cœur et la peur au ventre. On a tué Jaurès et les pacifistes ont perdu la partie, bien obligés d'aller au casse-pipe pour le plus grand intérêt des marchands de canons.

    Les canons, on les entend d'ailleurs tonner au loin, sans interruption depuis des jours. Il paraît que ça mitraille dur du côté du Chemin des Dames et que les casques à pointe gagnent du terrain.

    Le grand-père, trop vieux pour avoir été mobilisé, est parti à pieds ce matin, pour chercher un peu de ravitaillement dans un village voisin. Une bonne dizaine de kilomètres ! Mais il devrait être rentré. Les grondements incessants nous inquiètent pour lui, pour nous, et surtout pour le bébé que Germaine attend pour bientôt.

    Et puis brusquement, le ciel s'embrase, nos oreilles explosent, nous hurlons. "Ils bombardent la cathédrale !" crient des voisins qui passent en courant comme des fous pour aller on ne sait où. Les chiens aboient à la mort. Pétrifiées, nous regardons la fumée couronner la ville, les maisons les plus hautes s'effondrer comme des châteaux de carte et une sourde rumeur surmontée par des cris plus perçants monter de tous les quartiers de la ville. Une nouvelle explosion, puis une autre encore. "Salauds de boches" dit tata Eva en serrant les poings. "Ca vient vers nous, on peut pas rester là" dit la mère qui entre dans la maison pour réunir quelques affaires en hâte. "Non" crie Germaine, pliée en deux. "Le bébé ?" interrogeons nous toutes ensemble de la même voix blanche, avant de l'aider à s'étendre. Nous tentons de la rassurer alors que nous sommes aussi terrifiées qu'elle. Elle n'a que 17 ans, s'est mariée un peu vite à cause de la guerre imminente et du bébé qui s'annonçait déjà. Son homme ne reviendra peut-être pas, le bruit est assourdissant, menaçant, elle souffre, se sent désemparée. Seule sa mère connaît le déroulement des naissances, mais c'était il y a longtemps et avec une sage-femme. "On va toutes mourir" crie-t-elle. "Salauds de boches" redit tata Eva. Elle le redira tout au long du bombardement qui ponctue les cris de douleur de sa sœur.

    Mais soudain, un autre son tente de couvrir le bruit des bombes. "C'est un garçon" dit la nouvelle grand-mère en brandissant le petit être furieux d'arriver dans un tel marasme. C'est mon père.


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  •     Dans la glacière la courgette aigrelette prend ses aises. Le poivron ronchon joue des coudes, fend la foule. L'épinard, le veinard, évite le gros loubard tandis que le haricot, le ballot, houspille la chenille qui se faufile. La roussette en miettes et la scarole se désolent, quel nigaud ce poireau il va tout droit vers l'escargot! La courge, la vraie bourge, et le potiron marron s'entreprennent. La tomate est toute rougissante, le cèleri, lui est tout ragaillardi. "oh,oh,oh," dit l'endive j'en salive!


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