• Le vent

    Le ventC’est le grand calme. Une mer étale dans son immensité. Un ciel qu’aucun nuage ne pâlit. Qui pouvait se douter que déjà dans les abysses, les vagues de fond travaillent, fomentent un soulèvement.

    Il faut peu de temps pour que de minuscules crêtes d’écume blanche fassent leur apparition, se multiplient rapidement sous la force du vent puissant qui grossit le phénomène, amenant vers le littoral la houle déferlante à l’assaut des rochers, les dépassant, franchissant les digues, menaçant les promeneurs curieux et imprudents venus voir le spectacle. Dans de petites criques, se croyant à l’abri, les petits bateaux sont malmenés, frêles comme des coquilles de noix.

    L’arrière-pays n’est pas épargné. Ses forêts ancestrales impuissantes semblent abandonner leurs futaies centenaires au déferlement du vent qui n’hésite pas à couper leurs branches allant jusqu’à les déraciner !

    Lors du passage à l’an 2000 cette tempête nous a obligés à renoncer au Réveillon préparé depuis longtemps ! Plus de courant, plus de téléphone, donc aucune sécurité. Il a fallu abandonner le lieu. Le lac qui prenait des allures de mer déchaînée était désormais hostile ; les tables et les sièges installés pour notre détente s’envolaient sous nos yeux comme des fétus de paille. Au-dehors, il fallait se tenir, faire bloc, ne songer qu’à se mettre à l’abri.

    Comment imaginer qu’après ce chaos, les éléments déchaînés vont enfin s’apaiser, retrouver le calme, leur colère apaisée ?

     

    Bernadette – Janvier 2013


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