Quand il passe des vacances seul dans son cabanon, il se réveille assez tard. Il fait du thé en mettant l’eau à chauffer dans une vieille bouilloire cabossée. Il prépare un plateau avec pain, beurre, fromage, lait, jus d’orange et installe le tout sur une table basse de la terrasse. Il déjeune en regardant les arbres. Parfois il voit un écureuil.

Après avoir rangé la cuisine, il descend au village par les escaliers. Il feuillette les magazines à la Maison de la Presse mais n’achète jamais que Le Monde. Il fait le tour des commerces pour ses repas de la journée.

Il remonte et prépare du feu dans la cheminée de la cuisine. Feuilles de journal grossièrement roulées en boule, ramilles de pin, branchettes, petites bûches. Quand le feu a pris, il prépare quelques tomates en salade, olives noires, sel poivre, huile. Il met la table sous les chênes et se sert un pastis en attendant que la braise soit à point, un peu blanche. Il met ensuite la viande à cuire (côtelette d’agneau, andouillette ou autre) et boit un deuxième pastis (on ne va pas partir sur une jambe) pendant que la viande cuit.

Il mange en lisant le journal.

Après avoir à nouveau rangé la cuisine, il prépare ses affaires pour descendre à la piscine (serviette, maillot de bain, casquette, lunettes de soleil, journal et un ou deux livres). Il rejoint la piscine municipale en coupant à travers la colline. Il s’assied contre un mur où il sait que l’ombre va arriver et il lit. De temps en temps il va se tremper ou faire quelques longueurs de bassin. Quand il en a assez, il remonte au cabanon.

Il s’affaire un moment dans le jardin (arrose, coupe du bois, repeint une table ou un volet, ratisse, etc.) Il joue un peu de la guitare ou s’entraîne aux échecs puis prépare son rpas du soir.

Il mange dehors. Parfois une cousine lui monte une assiette de ce qu’elle est en train de manger au cabanon d’en bas (je sais que tu aimes la soupe au pistou, il me reste quelques pieds-paquets). Il fait durer le repas pour terminer la bouteille de rosé entamée à l’apéritif. Il attend que les cigales aient repris leur dernier chant pour débarrasser. Il s’installe alors dans un fauteil ou une chaise longue avec un livre

Jean-Paul – Mars 2013