• Un roman écrit à neuf mains en neuf mois

    Un roman écrit à neuf mains en neuf mois

     

    Notre atelier d'écriture Écrire en Cercle a vécu la saison dernière une superbe expérience humaine : l'écriture d'un roman collectif. Neuf auteurs, neuf mois de gestation, d'écriture, de réécritures, de discussions parfois acharnées pour tisser, harmoniser, améliorer, corriger. Surtout quand les chapitres commencent à arriver de partout, dès que quelqu'un avait une nouvelle idée ! Nous étions devenu un atelier d'écriture qui n'écrivait plus lors des rencontres bimensuelles : chacun écrivait chez lui, partageait par mail avec les autres qui envoyaient leurs corrections, leurs propositions.

    Et ensuite il a fallu maquetter, illustrer, et encore corriger, et toujours corriger. Le mois de juillet a été consacré aux corrections mais ça nous a donné l'occasion de partager quelques repas au Cabanon !

    Et encore faire imprimer, diffuser. Le livre est paru le 8 septembre, nous en avons fait deux présentations à Gémenos le week-end dernier.

    C'est un projet qui a été rendu possible grâce à la bienveillance de ce groupe dont quelques membres écrivent ensemble depuis cinq ans. Avec bien sûr une grande confiance dans les autres, dans leurs propositions qui ont permis à chacun de lâcher prise, d'accepter que ses textes deviennent les textes du groupe.

    *

    Un roman écrit à neuf mains en neuf moisJe me rappelle de Solange proposant un matin d’écrire un texte collectif et de nous autres nous regardant comme ça, et disant, un peu pour lui faire plaisir, que ben oui, pourquoi pas ?

    Je me rappelle du remue-méninges pour trouver un thème à notre histoire commune.

    Je me rappelle du premier chapitre écrit par Michèle, une histoire de chiens mourant mystérieusement dans un village aux environs de Marseille, de deux adolescents, frères jumeaux, très blonds et assez inquiétants, d’un vétérinaire se posant des questions, une ambiance à la Fred Vargas.

    Je me rappelle qu’on devait écrire un chapitre chacun son tour et puis les chapitres ont commencé à arriver à la sauvage, j’ai une idée, j’écris un chapitre et un jour on réalise qu’on est en train d’écrire un roman.

    Je me rappelle de ces ateliers d’écriture où pendant sept mois on n’écrivait plus du tout parce qu’on discutait de la suite, de l’intrigue, des fausses pistes, des suspects, des coupables, et qu’on se chicanait parfois parce que mon chapitre, je l’ai écrit et j’y tiens alors je le défends.

    Je me rappelle de Josette qui nous a refilé en douce des morceaux de l’histoire de Gémenos, de Saint-Pons, des dirigeables, de la Saint-Éloi, des moniales, et comment tout ça s’est bien intégré dans le récit.

    Un roman écrit à neuf mains en neuf moisJe me rappelle des émois de Bernadette chaque fois qu’on envisageait de trucider ou de suicider un personnage.

    Je me rappelle de ces personnages toujours prêts à nous échapper pour s’amouracher d’un de leurs congénères de l’autre sexe, ou du même, et qu’il fallait retenir à deux mains pour ne pas passer de la Série noire à Harlequin.

    Je me rappelle de nos hésitations, doutes, euphories, découragements ponctuels, brassages d’idées diplomatique-ment canalisées et enrichies par Jean-Paul.

    Je me rappelle que l’on cherchait une cohérence à des textes qui s’accumulaient, qui fuyaient dans des directions différentes, tombaient sur une impasse, partaient à vau-l’eau, désertaient parfois le terrain sur la pointe des pieds, avec un dernier salut amical, remplacés par des talents de dernière heure qui se frayaient un chemin dans une brousse encore épaisse.

    Je me rappelle de cette question lancinante, leitmotiv de chaque atelier : de quoi peuvent bien mourir ces foutus chiens ?

    Je me rappelle des repas au Bar de la Pipe, où l’on ne suce pas que des glaçons, à se disputer sur le nombre d’exemplaires auquel nous allions faire imprimer notre histoire.

    Je me rappelle d’avoir dit que, bien sûr, tous les gens qui viennent dans nos ateliers, ils auront tarpin envie de le lire et qu’il faudra faire une soirée pour la rentrée littéraire de septembre !

    Je me rappelle aussi qu’en français on ne dit pas « Je me rappelle de... » ; mais nous, ici, on le dit !

    Un roman écrit à neuf mains en neuf mois

    Pénétrez dans les petites rues, les placettes... et les niches de Gémenos pour découvrir l'origine de l'hécatombe qui touche ce village provençal.
    C'est en vente à Gémenos chaque samedi matin au Cercle, place Clemenceau, ou chez le marchand de journaux, ou sur commande par mail à "lou.brigou@gmail.com" : 8 euros (10 € avec le port)
     

    Un roman écrit à neuf mains en neuf mois


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