• Suspense - Bernadette - 21/01/2016

    SUSPENSE

     

    Suspense - Bernadette - 21/01/2016                       Par la porte de la chambre à demi ouverte, l’enfant apercevait sa mère étendue sur son lit ; elle paraissait lasse, sa poitrine se soulevait libérant un faible râle qui venait jusqu’à lui.

                           Il la savait préoccupée depuis quelques temps. Elle lui avait expliqué, en langage simple pour ne pas l’effrayer, qu’elle faisait l’objet de menaces de la part d’un employeur chez lequel elle avait travaillé et qui l’accusait de lui avoir dérobé de l’argent, ce dont elle se défendait.

                           Un homme, pénétré dans l’appartement, une mallette à la main, jeta un rapide coup d’œil autour de lui et pénétra dans la chambre, en ferma la porte brusquement privant ainsi le gamin de toute possibilité de voir sa mère dont les plaintes lui broyaient le cœur ; ses yeux se remplirent de larmes.

                           Pourquoi un tel charivari dans la chambre d’une malade ? Bruits insolites, sourds, semblables à ceux de meubles déplacés. D’une potiche brisée tombée sur le sol s’échappait un liquide qui glissait sous la porte. IL s’approcha de celle-ci n’osant pas en tourner la poignée. Des ustensiles s’entrechoquaient tandis que les cris de sa mère augmentaient s’achevant en longs gémissements.

                           Il se prit à penser qu’elle faisait l’objet d’une malveillance ; il avait entendu parler de la torture, l’imagina victime d’un boucher sanguinaire et baignant dans une mare de sang. Il pleura abondamment, le temps lui parut long, très long.

                           Son père, visiblement affolé, pénétra à son tour dans la chambre dont il ferma la porte lui en refusant l’entrée. Allait-il sauver sa mère ou devenir le complice du bourreau ?

                           Les cris cessèrent enfin. Il pensa que la grande faucheuse telle qu’elle lui avait été présentée dans un livre d’images, avait accompli sa funeste besogne.

     

                           Soudain de nouveaux cris se firent entendre mais ils ne ressemblaient pas à ceux poussés par sa mère quelques minutes plus tôt et qui lui avaient brisé le cœur.

                           C’étaient les cris de la vie bien présente dans le corps frêle d’un nouveau-né.

     

    Bernadette - 21 janvier 2016


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