• ROUTELLE

    On avait une chêvre : tranquille, attachée à un pieu sur un bancau. Le plaisir, pas souvent permis, était d'aller la promener, encordée.Un jour, c'est la chêvre qui a donné l'allure, trop rapide pour celle qui tenait la corde enroulée autour du poignet.La main a râclé, brutalement, douloureusement, contre le montant de la porte de la porcherie où la chêvre avait voulu absolument entrer.

     

    Elle était debout avec tous les gens du quartier à regarder passer les chars américains qui entraient dans Gèmenos. C'était la Libération. Le voisin était là, à côté d'elle. Deux hommes sont venus le chercher. Elle pleurait, sans comprendre, avec la famille de celui qu'on venait d'arrêter.

     

    L'oncle Valentin avait son cabanon, plus haut dans le vallon. Il travaillait à l'usine Rivoire et Carret. Le dimanche, il venait à Routelle avec tante Thalie. Le signal de la fête était donné quand il lançait l'appel avec sa corne. Cela voulait dire : "Venez"! Toute la famille montait joyeusement le rejoindre : au menu, il y aurait (bombance!) une grosse "macaronade"  


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