• Lettre de Maisonseule - 1ère version

    Lettre de MaisonseuleL’aventure a commencé sur le quai de la gare lorsqu’après m’avoir embrassée, vous m’avez confié à ma monitrice. Aussitôt, j’ai retrouvé les camarades qui allaient partager avec moi ces vacances ardéchoises.

    La matinée a été nécessaire pour arriver à Tain-l’Hermitage. Sur les bords du Rhône, nous avons dévoré nos pique-niques tirés du sac. L’eau était si belle qu’un bain de pieds s’imposait. Quant à moi, j’ai glissé sur un gros galet gluant et me voici contrainte de retirer ma robe trempée pour la faire sécher au soleil !

    Un autocar inconfortable et malodorant nous a enfin déposé non loin du Château de Maisonseule que nous avons rejoint à pied. Nous voilà châtelaines. L’escalier monumental nous a conduites à notre dortoir où nous avons rempli nos paillasses avec des enveloppes d’épis de maïs séchées.

    Nous sommes bien installés. La région est magnifique, les forêts nombreuses promettent de belles ballades. Les journées sont rythmés par un emploi du temps rigoureux. Le matin, en équipe et à tour de rôle nous devons effectuer quelques corvées, celle des « pluches » est la plus terrible ; débarrasser de leur peau des kilos de patates n’a rien de folichon ; heureusement qu’un jour de repos est prévu !

    Aujourd’hui, le temps est beau et le repas nous a été servi dehors sous les tilleuls. Cet après-midi, après notre heure d’écriture, nous préparerons le feu de camp de ce soir : chants et scénettes seront à l’honneur.

    Un fait marquant que je me dois de vous signaler, nous mangeons de la viande tous les jours !!…

    Le goûter est excellent, une belle tranche de pain tartinée de crème épaisse confectionnée avec le lait de vache de la ferme voisine.

    Hier, au cours de notre promenade, nous nous sommes régalées de mûres succulentes dont nous avons rempli nos bérets pour les offrir la cuisinière qui ne préparera un savoureux dessert.

    Le soir, avant le passage de sœur Marguerite décrétant l’extinction des feux, nous nous amusons beaucoup ; Hélène ajuste sa pèlerine autour de sa taille, telle une robe de bal, elle danse et chante en espagnol, un vrai régal.

    Les murs du dortoir sont si hauts et si épais que les ouvertures pratiquées n’ont pas besoin de fermeture ; des chauves-souris vont et viennent en toute liberté. Quelques rats de de belle taille jouent les funambules sur les poutres au-dessus de nos lits, nous en rions pour dissimuler notre peur.

    Hier soir j’étais un peu morose, je crois que je languissais… Rassurez-vous, tout va bien.

    Je pense très fort à vous et espère avoir bientôt de vos nouvelles.

    Je vous embrasse affectueusement.

     

    Bernadette – Mars 2013


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