• La robe de chambre - Bernadette - 7/09/2017

    Exercice de style

     

    Texte à travailler :

    Un homme d’affaires pressé rencontre une petite vieille en robe de chambre à fleurs bleues sur le quai d’une gare perdue en pleine campagne. Elle parle à un lampadaire cassé. Il lui demande si tout va bien, elle ne semble pas l’entendre ni lui porter attention. Il la secoue un peu et les lunettes de la grand-mère tombent ; elle cligne des yeux, un peu sonnée, se tourne vers l’homme d’affaires et dit : « vous avez l’air d’avoir froid, voulez-vous ma robe de chambre ? » 

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    Dans la petite gare de Saint-Eustache perdue dans la garrigue cévenole, un homme d’affaires guette l’arrivée du train ; il est sûrement pressé puisqu’il consulte sa montre régulièrement. Tenue soignée, costume-cravate, seul son attaché-case fait état de plusieurs années de service. Il arpente le quai nerveusement dans un sens, puis dans l’autre l’air étonné de n’y voir aucun voyageur ; aurait-il manqué le train ?

    Que fait cet homme ? D’où vient-il ? Où va-t-il ? Est-ce un représentant de commerce chargé de faire connaître le matériel agricole usiné dans la région ?

    Il se décide à consulter le chef de gare lorsque des éclats de voix attirent son attention.

    Auprès d’un lampadaire, encore allumé, rouillé, cabossé, une vieille femme invective violemment celui-ci.

    Vêtue d’une robe de chambre délavée dont seules de grosses fleurs bleues apportent un peu de fantaisie, elle interpelle son interlocuteur en ces termes « depuis que tu me promets de téléphoner à Frédéric pour connaître le jour où il m’emmènera avec lui faire ce beau voyage qu’il me promet depuis si longtemps,  vas-tu te décider enfin » ? Elle s’énerve, trépigne, tape des pieds.

    L’homme d’affaires inquiet s’approche de la pauvre femme qui ne le voit pas ; il la secoue, l’interroge : « allez-vous bien ? Avez-vous besoin d’aide » ? Un peu sonnée, elle perd l’équilibre, ses lunettes tombent, ne voit plus rien mais fixe l’homme ; « Ah ! te voilà enfin, tu as l’air gelé, veux-tu ma robe de chambre ? »Sans attendre sa réponse, joignant le geste à la parole, la voilà en chemise de nuit ; elle suit l’homme, s’accroche à sa veste désespérément .

    Le train enfin entre en gare. Elle s’y engouffre, persuadée suivre son fils qui va enfin réaliser son rêve d’évasion…. !

     

    Bernadette – 7 septembre 2017


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