• Entretien d’embauche - Bernadette - 17/09/2015

    CONFORMISME - ANTICONFORMISME

     

    Entretien d’embauche

                                                        

    Les candidats, aux curriculum vitae élogieux pour la plupart, se pressent devant le siège de l’Entreprise qui recrute. Barbes de trois jours, tatouages, piercings. Néanmoins, ils sont reçus, écoutés ; les patrons ne sont pas aussi obtus qu’on veut bien nous le faire croire.

                Les ouvriers certes compétents, déballent leur savoir-faire ; il n’y a qu’une place pour plusieurs concurrents. L’interlocuteur parle de l’horaire matinal qui devra être respecté pour se présenter sur le chantier. L’enthousiasme s’effondre ; pas question de se lever si tôt ! C’est à se demander s’ils ont besoin de gagner leur pain…

                Celui qui est retenu a la cinquantaine ; il faut en passer par là, c’est ahurissant.

                Voici venu le tour d’un jeune « cadre dynamique » comme on les nomme ; il n’a de dynamique que le nom avec son jean délavé, ses cheveux en broussaille, une cravate au nœud décentré, sortie à la hâte d’un tiroir.

                Pauvre France, voudrait crier le chef d’entreprise chargé d’engager un nouveau collaborateur ! Les rôles s’inversent . Ce n’est plus lui qui pose les questions, au contraire c’est lui qui doit répondre.

                Le postulant interroge : quel sera mon salaire ? Il veut bénéficier immédiatement de celui d’un cadre supérieur aux décennies d’expérience. Les congés payés à quelles périodes ? Aurai-je droit à une voiture de fonction ?

                Je crois rêver pense le recruteur. Dans quel pays sommes-nous . ? Comment allons-nous relever la France après la crise, si toutefois elle se termine un jour, avec des jeunes aussi peu motivés ?

                Pourtant notre pays compte des gars qui sûrement se démarquent et veulent faire partie de l’élite ; mais où les trouver ?

                Les entretiens se terminent souvent par un « on vous écrira » !

                Par bonheur le candidat suivant est une candidate ! Charmante, délurée, aguichante même. Déception ; elle paraît s’intéresser à tout autre chose qu’au travail : l’ambiance, les animations du Comité d’Entreprise, le salaire bien sûr… Le syndicat. Le patron se demande à quel énergumène il a à faire. Sous ses yeux, un curriculum vitae aux fautes d’orthographe multiples achève de le convaincre, il ne l’engagera pas.

    Sa journée a été inutile, peu de candidats motivés ! Pourtant, il ne désespère pas de tomber sur la perle rare. La France n’est pas aussi « moche » qu’on veut bien nous le faire croire.

     

    Bernadette – 17 septembre 2015


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