• Pessimisme

     

                Le ciel maussade, d’un gris plombé présageant un orage, n’est pas digne d’un après-midi d’été tel qu’il l’a souhaité.

                Au milieu de la vaste prairie, deux grands hêtres dont les feuilles agitées par le vent, émettent une musique austère que l’homme assis sur l’unique banc en bois, n’a pas invitée ; elle est lancinante, triste comme lui.

                Un bouquet de fleurs posé à ses côtés laisse présager qu’il attend une femme en laquelle il veut encore croire.

                Les minutes s’égrènent, il se rend à l’évidence, elle ne viendra pas.

                Avec la première ondée, la prairie semble lavée de sa couleur, il la voit jaunissante.

                Ce paysage sans relief verdoyant, sans ruisseau, augmente sa mélancolie. Il pleut aussi sur son cœur mettant un point final à une idylle qu’il croyait éternelle.

     

     

    Optimisme

                Dans ce désert de verdure sans relief, deux grands arbres aux feuilles bruissantes sous la brise légère composent le décor. Sur l’unique banc de bois, un homme est assis. Il est heureux.

    Le ciel gris ! il ne le voit pas, le décor pour lui est romantique. Il attend celle qui lui a donné rendez-vous dans ce lieu insolite, dépouillé, propice à une rencontre hors du temps.

    La prairie jaunissante, lui apparaît soudain fleurie, comme dans un mirage. Il sait que la jeune femme va venir, elle l’a promis, il s’en réjouit.

    Ses regards se portent dans le lointain. Sur un petit sentier en partie dissimulé sous quelques futaies, il devine la silhouette élancée de celle qui va s’avancer vers lui. Soudain, un rayon de soleil perce les nuages pour l’accueillir.

    Même si elle est encore éloignée, il connaît les sentiments qui vont la pousser dans ses bras dès son arrivée. De ça il est sûr.

     

    Bernadette – 9 avril 2015


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